Les Cauchemars de Mimi regroupe un ensemble d’histoires où le paranormal survient assez rapidement dans la vie de Mimi, une jeune japonaise. Junji Ito adapte très librement dans ce manga un recueil de témoignages réels, un ensemble d’événements vécus par divers individus au Japon, paru au préalable sous la forme d’une série de livres écrits par Hirokatsu Kihara et Ichiro Nakayama.

Comme à son habitude, Junji Ito dépeint (presque) tous les incidents relevant du surnaturel, dans un style graphique soigné, fourmillant de détails, tous plus horrifiques les uns que les autres. Point d’indicible ou d’évocation sommaire chez l’artiste, mais bien une représentation systématiquement terrifiante, qui fait sursauter le lecteur.


Les histoires narrées ici, soit les mésaventures d’une Mimi de plus en plus déboussolée par l’enfer qu’elle subit d’un récit à l’autre, offrent leur content d’originalité et de personnages hauts en couleur, frôlant parfois le grotesque. On pense au culturiste se pavanant devant des tombes, par exemple. Forcément de qualités inégales, ces “morceaux de vie” de la jeune Mimi atteignent des sommets lors d’un exorcisme forcené ou lors d’un enfermement dans une pièce hermétique, quand d’autres, moins convaincantes, se cantonnent sur quatre pages à décrire l’ombre surnaturelle d’un écriteau.
Fruit d’un véritable sauvetage éditorial in extremis, Les Cauchemars de Mimi se révèle être un manga à la qualité indéniable, varié, et d’autant plus recommandable qu’il est proposé dans un écrin magnifique : papier offrant des noirs ainsi que des contrastes sublimes et couverture rigide, comme si l’éditeur Mangetsu souhaitait rendre hommage au travail de l’artiste de la plus belle des manières.
Les Cauchemars de Mimi est édité par Mangetsu et vendu au prix de 22,95€

