Traitant du sort de détenus longues peines d’une prison du Kanto, ce manga seinen (pour public averti) n’est pas à confondre avec le drama coréen du presque même nom, Death’s Game. Ceci étant précisé, il propose une trame classique et néanmoins intéressante pour un écrin assez savoureux. Explications.
Un jeu auquel on fait participer des personnages contre leur gré, ce n’est dans la sphère manga pas l’idée la plus originale, mais cela reste toujours assez efficace lorsque la conception et la narration suivent. Les participants sont cette fois des détenus longue peine d’un pénitencier. Au nombre de quinze, il leur faudra effectuer une bonne action par jour et recevoir un remerciement pour pouvoir échapper à une mort déclenchée par IA.
Car oui, ces détenus sont remis en liberté dans le cadre du “jeu”. L’ancien policier condamné pour avoir prétendument assassiné sa compagne à l’étiquette de héros doit collaborer avec des arnaqueurs, des meurtriers, des découpeurs et d’autres personnages funestes. La tâche est loin d’être évidente et au fur et à mesure des déconvenues il en apprend plus sur le fonctionnement et les règles du “jeu”.
Les chapitres s’enchaînent très rapidement, peut-être même un peu trop. Difficile parfois de s’attacher à un personnage décédé dix pages seulement après sa première description. Mais cette frénésie a pour elle de faire rester le lecteur dans le doute permanent quant à qui, de tel ou tel protagoniste va survivre dans les pages qui vont suivre.
Graphiquement, rien à redire, le trait propre et net de Motoi Tanaka est parfaitement adapté à ce type de scénario. Les scènes sanglantes le sont parfois dans l’exagération mais encore une fois, c’est adapté au récit.
Plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord, le scénario de ce premier tome surprend à de nombreux moments, que ce soit dans la découverte de nouvelles règles du jeu, dans l’introduction de certains personnages ou dans les situations parfois extrêmes auxquelles le héros doit faire face. C’est un atout pour ce manga au rythme frénétique, dont les dessins sont en parfaite adéquation avec l’action. Une bonne pioche chez Vega Dupuis, réservée, rappelons-le, à un public averti.
Death Game est publié chez Vega Dupuis depuis le 12 avril 2024 et vendu dans toutes les bonnes librairies au prix de 8,35€

