Critique : Flint Treasure of Oblivion

A l’instar de la série Black Sails, Flint Treasure of Oblivion se présente avant les événements fictifs narrés par Robert Louis Stevenson dans l’Île au Trésor. Il raconte les aventures du capitaine Flint et de son second Billy Bones, sur lesquels viendront se greffer tout un équipage aux compétences diverses au cours du jeu, et leur chasse au trésor. Un background alléchant accompagné d’un game system intéressant ? C’est ce que nous allons voir. 

Ce qui frappe en premier lieu, comme souvent, est la direction artistique, ici assez réaliste, intégrant un système de dialogue de type case de BD au style franco-belge adéquat (on pense à Barbe Rouge ou L’Épervier). Le vocabulaire choisi, véritable délice, aura tôt fait de faire sourire le joueur, tant il s’ancre (!) bien dans l’imaginaire de piraterie et de marine du XVIIIe siècle. Rien à redire sur les graphismes non plus. L’Unreal Engine 5 est ici utilisé avec goût et talent.

Dans Flint, le joueur ne dispose que d’une seule sauvegarde. C’est à dire qu’il est impossible, à l’instar d’un Baldur’s Gate 3 de revenir en arrière pour repenser une décision. Il faut assumer ce choix très “RP”, comme disent les rôlistes nés dans les années 90. Cela étant, il ne s’agit pas d’un semi open world et l’action y est relativement linéaire, à quelques exceptions près.

On se plaît donc à parcourir Saint-Malo pour recruter un équipage ou à organiser une mutinerie sur un navire marchand, entre autres événements imposés. Le système de combat au tour par tour est bien fichu, quand bien même déplacer les personnages à la manette peut s’avérer souvent frustrant. Il est loin d’être évident de pousser un tonneau pour le faire rouler sur un adversaire, par exemple. Comme d’habitude, il faut s’équiper et se soigner au mieux d’un combat à l’autre. Le système de jet de dés spéciaux est très agréable, et satisfera les amateurs de jeux de plateau ou de jeu de rôles.

Les combats se font parfois à plus grande échelle, et il convient de créer de petites équipes qui seront placées sur la carte à partir d’un équipage nombreux. Ce qui nous a charmés est le vent de liberté qui se dégage du jeu, une sorte de souffle épique, un parfum d’aventure et de navigation vers des terres lointaines, où aborder un voilier négrier avec force et conviction se savoure à la lecture de dialogues bien écrits. Cette atmosphère est l’un des points forts du titre édité par Microïds.

Flint Treasure of Oblivion est une bonne surprise, recommandable aux amateurs de piraterie, de BD franco-belge sur la piraterie, ainsi qu’aux amateurs de T-RPG se basant sur la piraterie. Cette dernière option étant assez rare pour les aficionados de tacticals, ils auraient tort de s’en priver. Au programme : narration agréable au format BD et joutes tactiques passionnantes un peu plombées par une mise en scène parfois restreinte (on ne vit une bataille navale que du point de vue de notre navire, sans même apercevoir l’adversaire en mer) ainsi qu’une prise en main parfois délicate (surtout à la manette). Mention bien à l’interface de lancer de dés ainsi qu’au système de jet de dés spéciaux, vraiment appréciables.

7

Critique réalisée à partir d’une clé Steam fournie par l’éditeur

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