Les beat’em ups 3D à l’action rapide, aux styles uniques et aux protagonistes classes représentent un segment incontournable de l’histoire du jeu vidéo depuis l’avènement des années 2000. Parmi les fers de lance de la discipline, on compte bien évidemment Devil May Cry et Bayonetta. Mais l’opus beat’em up le plus culte, le plus exigeant et le plus marquant pour l’auteur de cet article est sans conteste le premier épisode du reboot de la série Ninja Gaiden, chère à la NES, dans sa version complète, la version “Black”, rendue encore plus difficile que lors de sa sortie initiale de par le souhait de son créateur même. Koei Tecmo qui shadow droppe une itération “Black” de sa suite ne pouvait qu’éveiller notre curiosité.
Ninja Gaiden II est un jeu riche, une fois de plus assez exigeant, à ne pas mettre entre toutes les mains et à appréhender avec bravoure. Rendu plus accessible que son prédécesseur malgré tout, il propose un défi de taille qui ferait verdir de rage n’importe quel adepte de Souls-like convaincu d’être le nouveau pro gamer de son quartier après avoir finalisé Elden Ring. Quid de sa version “Black” ?
Elle est rendue infiniment plus accessible de par l’implémentation d’un mode “très facile”, le mode “Hero”, qui transforme presque l’expérience en un parcours de santé, et fait penser à une version “continue infinis” d’un shoot’em up arcade adapté sur console de salon. Il est parfaitement possible de s’entraîner via ce mode de difficulté lors d’un premier run afin de se familiariser avec le titre, comme on le ferait pour un shmup. Car l’essence même de Ninja Gaiden est son aspect scoring. Il faut le maîtriser en s’entraînant, encore et encore, afin de surmonter le challenge des modes de difficulté moins accessibles.
Ninja Gaiden II Black est nervosité et vitesse de gameplay, certes, mais c’est également un remaster de qualité réalisé sous Unreal Engine 5. Les environnements sont parfois magnifiques, virant au sublime ça et là, quand bien même ils paraissent souvent assez vides, peut-être la marque de fabrique des Ninja Gaiden, tant l’action rapide et soutenue nécessite à la fois une lisibilité sans faille et une animation fluide pour des performances en FPS élevées.
L’IA adaptative mise en place pour cet épisode fait toujours mouche dans cette version. Comprenez qu’il est toujours aussi plaisant de voir ses adversaires agir et combattre différemment en termes d’IA lorsqu’on les sépare de certains de leurs membres, bras et/ou jambes. Encore des qualités qui font passer la pilule du nanar qu’incarne sa narration, vraiment lambda. Enfin, un mot sur la version console PC portable. Nous avons pu nous essayer au titre de la Team Ninja sur Rog Ally Z1 Extreme et l’expérience est plus que satisfaisante en 720p attablé au troquet du coin devant un bon café allongé.
Cette version Black de Ninja Gaiden II est sans doute une porte d’entrée accessible aux nouveaux venus, en quête de challenge au scoring corsé et de gameplay et level design arcades. Oubliez Dark Souls (ou même Nioh 2) et venez vous frotter à moi dans mes défis les plus ardus refondus sous Unreal 5, semble proclamer Ryu Hayabusa, protagoniste de la série, avide sans doute de slasher et démembrer encore et toujours ses adversaires. Les convertis pourront se tourner alors vers Ninja Gaiden Black, le magnum opus de la licence.
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Critique réalisée à partir d’un code Steam fourni par l’éditeur

