Nous n’avions pas étés complètement convaincus par Ghost of Tsushima il y a quelques années, lui reprochant une environnement historique pas très exaltant ou un level design plutôt désuet. Quelle n’est pas notre surprise en ce mois d’octobre 2025, de nous voir si emballés par sa suite ! D’autant qu’elle embellit et améliore la formule d’origine, sans la transcender.
Puisant son background dans le XVIIe siècle japonais post bataille de Sekigahara, Ghost of Yôtei n’est plus grevé par les moins exaltantes invasions mongoles sur l’île de Tsushima, et propose un séjour passionnant sur l’île septentrionale d’Hokkaido, dans le cadre d’un scénario axé sur la vengeance, digne héritier des dramas nippons historiques traitant de combats au katana.
Atsu, l’héroïne, interprétée brillamment par l’actrice Erika Ishii, se lance ainsi dans sa quête de vengeance, telle une Lady Snowblood que n’aurait pas reniée l’auteur du manga éponyme Kazuo Koike. L’hommage au chanbara en général ne s’arrête pas là, puisque les joutes au katana, pour ne citer que cette arme, sont frénétiques et palpitantes, proposant tout ce qu’un jeu vidéo d’action peut offrir de mieux aujourd’hui, comme une parade au timing millimétré permettant de ralentir le temps un court instant, une esquive, plusieurs coups à découvrir en remplissant certaines missions, etc.
La découverte et l’exploration sont à l’honneur dans Ghost of Yôtei. On découvre de merveilleux paysages comme on explore des zones que ne renieraient pas les passages de plateformes d’un Uncharted, par exemple. L’exploration est essentielle puisque c’est elle qui permettra d’améliorer les compétences martiales d’Atsu, comme son équipement. Le rapport à la nature est ici mis en avant, tant Hokkaido semble respirer, vivre, à travers sa faune et sa flore.
Les esprits les plus chagrins crieront à l’overdose de jeux d’action PlayStation Studios à la troisième personne mais à la réalisation toujours flamboyante. Ghost of Yôtei fait partie de ce groupe, mais son système de combat, encore amélioré par rapport à Ghost of Tsushima, fait des merveilles, et donne un sel savoureux à l’ensemble. Enfin, la bande son, doublages comme musiques sont excellents (oubliez le surjeu des acteurs de Ghost of Tsushima). On croira reconnaître parfois certains thèmes de western spaghetti remaniés.
Les critiques du magazine Famitsu ne s’y sont (presque) pas trompés, offrant à Ghost of Yôtei la note quasi parfaite de 39/40. C’est certes extrêmement généreux, trop à notre goût, mais cela démontre qu’un jeu “brochette boeuf fromage” traitant de l’Histoire nippone, réalisé par un studio occidental, peut faire parfaitement mouche auprès du public de l’archipel. La passion n’a pas de frontières. Nul besoin d’être nécessairement Platinum Games, Koei Tecmo ou le RGG Studio pour traiter du sujet avec brio. L’un des jeux indispensables de cette fin d’année, assurément.

