WE STAND ON GUARD (ou le déclin de l’Empire nord-américain)

Auteur reconnu pour son travail sur « Y The Last Man », Vaughan ne fait pas que suggérer dans son nouveau comic-book un certain déclin de la civilisation américaine. Le one-shot « We Stand on Guard » (Image Comics) peut se pitcher par une invasion du Canada par les Etats-Unis au début du XXIIème siècle, l’auteur décrivant les actions de protagonistes de la résistance canadienne en prenant leur parti. La guerre, pas si simple que ça, pas si manichéenne que ça, mais épouvantable (et gore), quoique saupoudrée d’une pincée d’humour noir.

 

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Le scénario s’étend sur les rivalités séculaires opposant les deux pays depuis la colonisation britannique (et française) avec beaucoup d’humour, tout en anticipant sur les conséquences que pourraient avoir ces antagonismes dans un futur pas si lointain que ça. Le prétexte américain à l’invasion semble rappeler les causes de la guerre du Viet-Nam (pour ne citer que celle-ci) orchestrées par les Etats-Unis. En bon critique des Impérialismes, Vaughan plante des personnages véritablement extrêmes dans leurs mentalités, au patriotisme guerrier frôlant parfois un ridicule assumé. On suit avec plaisir les rencontres de l’héroïne, jeune canadienne dont la famille s’est fait décimer par les forces américaines, à la recherche de son frère prisonnier. Ces rencontres auront chacune une incidence plus ou moins importante sur le dénouement, riche en twists scénaristiques.

 

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Graphiquement, les traits de Steve Skroce détaillent une action aussi sanglante que violente, et décrivent une guerre futuriste parsemée de mechas souvent gigantesques au design parfois animalier. Certains passages font clairement référence à Akira, de par l’usage du laser, découpant chair et os avec une facilité digne d’un fil à couper le beurre. Des références très nettes aux classiques du manga, donc, pour un découpage comics moderne faisant la part belle aux portraits des divers personnages dans leurs expressions parfois extrêmes. On pourra reprocher au titre une colorisation peut-être trop chargée (qui distrait le lecteur?) rendant certaines planches parfois un peu indigestes…

Les six volumes du comic-book (le hardcover deluxe a été également publié début mai 2016) se dévorent avec un plaisir indéniable, et gageons qu’un excellent film pourrait en être adapté. Scénario, dialogues et mecha design sont les immense atouts de ce comic book au sujet réellement hors-normes, dont certaines séquences sont aussi absurdes qu’hilarantes.

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