Le baseball est l’un des sports les plus pratiqués aux Etats-Unis et au Japon. Ses règles, par trop méconnues en France (plus accro au basket-ball, dans la série des sports US), sont à la fois passionnantes et subtiles. Certaines cartes à collectionner à l’effigie de joueurs peuvent valoir des fortunes en dollars, et certains écrivains de renommée internationale – comme Paul Auster, immense fan de ce sport – en sont friands. Mais tous les sports ne s’adaptent pas nécessairement bien en jeu vidéo. Rester ludique tout en retranscrivant certaines sensations inhérentes au sport en question dans le cadre d’une simulation réaliste est loin d’être systématiquement évident (pourtant, peu de sports échappent à leur simulation en jeu vidéo – le média retranscrivant parfois les joies de la pétanque ou telle ou telle discipline olympique que l’on aurait pensée inconcevable en loisir numérique). MLB The Show 18 est une simulation de baseball mettant l’accent sur le réalisme avant tout, saupoudrée d’un soupçon de spectacle et d’histoire de ce sport. Un véritable hommage d’esthète à ce sport.
Le choix des armes
D’emblée, le jeu propose de déterminer quel forme de gameplay convient le mieux au joueur pour simuler coup de batte ou lancer, puis d’automatiser ou non les courses d’une base à l’autre, par exemple. On peut donc aller de la classique jauge de puissance à une prise en main via les sticks analogiques uniquement. La jauge de puissance aura notre préférence, en joueur old school que nous sommes, tout comme le déplacement d’une zone apparente pour frapper la balle à coup de batte. En termes de sensations, les premières minutes de jeu sont extrêmement plaisantes, quand bien même le gameplay n’est pas nécessairement aisé à maîtriser.
Après quelques minutes d’adaptation, le fun est bien présent, et créer son équipe à partir de joueurs existant, l’étape suivante, est également agréable. Une fois l’équipe des Tokyo Yomiuri Giants recréée de toute pièce – leur uniforme est identique à celui des Giants de San Francisco – on peut participer à un match contre l’IA ou en ligne. Alterner les rôles (batteur, pitcher…) est amusant et dès lors que le jeu commence à être maîtrisé, on revient fréquemment à ces joutes (en particulier en ligne).
Le mode carrière, consacré à l’ascension d’un joueur (créé dans le détail de toute pièce) nous aura bien moins conquis, dans le sens où, certes la création offre une infinité de possibilité de configurations mais le joueur devra se cantonner toute sa carrière au même poste dans l’équipe. Si l’on veut un lanceur, il restera lanceur tout au long de sa carrière et les matchs se succèderont au même poste, malheureusement; le reste des épreuves étant simulé, on ne pourra contrôler que les phases de jeu où le joueur intervient. Par contre, les phases de dialogues un peu roleplay sont vraiment sympathiques, puisque il est possible de choisir les réponses que le joueur donne à son coach, déterminant ainsi son caractère.
Le choc esthétique
De l’interface des menus au terrain et à la modélisation des joueurs, voire même des spectateurs, il est impossible de nier l’immense effort des équipes de développement, que l’on imagine les week-ends modéliser en 3D les participants actuels à ce sport comme les plus grands joueurs de l’Histoire de la Major League Baseball. Un bémol cependant concernant les environnements : les terrains semblent un peu vides, pas nécessairement très détaillés, au contraire du public ou des joueurs. Mais qu’importe le terrain quand le fan peut immédiatement reconnaître ses joueurs et profiter de ses statistiques réalistes afin de frapper la balle avec effet.
Indispensable à tout fan de baseball américain qui se respecte, MLB The Show 18 est très agréable à prendre en main après un léger temps d’adaptation, et est une simulation incontournable. Dommage par contre qu’il ne soit pas possible de jouer les équipes japonaises. Si l’on préfère les jeux de sports arcade, il faudra d’ailleurs se tourner vers la série de Konami : Jikkyou Powerful Pro Baseball. The Show 18 ravira au plus au point les aficionados en leur proposant un contenu infini, véritable démonstration d’amour envers ce sport.