Ary and The Secret of Seasons est ce que l’on appelle dans la communauté vidéoludique, un « Zelda Like » ; autrement dit, un jeu d’action-aventure peuplé d’énigmes plus ou moins retorses et de monstres plus ou moins coriaces à défourailler. Sur le papier, pour une adepte du genre comme moi, cela fait donc forcément rêver mais…
Malheureusement, à peine le jeu lancé, la déception est grande. Les graphismes (sur PS4) sont dignes d’un jeu PS2, les environnements sont vides et le gameplay est bien approximatif. Les premiers pas faits dans la peau d’Arielle (Ary de son p’tit nom), ne sont guère plaisants. Pour tout vous dire, j’ai même réussi à m’endormir plusieurs fois manette en main tant le jeu manquait d’intérêt au départ. Vous commencez, comme un Link, dans votre chambre et votre mère vous sort, non pas de votre sommeil, mais de votre jeu qui vous accapare. Sortie de la maison, vous faites vos premiers pas dans la ville qu’un méchant mage noir a enneigée, et de rapides didacticiels vous expliquent les touches. Rien de bien sorcier. Cependant, l’on s’aperçoit rapidement que le level design est mal foutu et qu’Ary peut aisément sauter de toit en toit malgré sa petite taille…voire l’absence de toit ! Il faut dire que les bugs de textures sont nombreux et ponctuent régulièrement le jeu. Il n’est pas rare de voir des arbres voler, de tomber sous le décor (et de devoir, en conséquence, recharger la partie…), ou de voir disparaître les 2/3 d’un donjon qu’on apercevait peu de temps avant, au loin devant nous. Cela est vraiment perturbant et gâche, au mieux, l’immersion. Il est donc difficile de se motiver à continuer le jeu et on est rapidement tentés de poser la manette.
Heureusement, en persévérant un peu, le jeu finit par dévoiler son intérêt. L’histoire, à partir du moment où votre frère disparaît mystérieusement et où vous vous décidez de partir à sa recherche et à celle du méchant sorcier qui dérègle les saisons, se révèle être un peu plus intéressante. C’est à ce moment que vous acquérez votre premier pouvoir : celui de l’hiver. Comme le titre du jeu l’indique, il va ici être question des saisons et cela va être à vous de les contrôler, partiellement. Vous n’allez pas changer radicalement le temps qu’il fait au-dessus de votre tête mais vos pouvoirs vont vous permettre de faire apparaître des sphères, plus ou moins grandes, dans lesquels règnera en maître la saison choisie. Si au départ vous êtes limité à « faire de l’hiver », vous gagnerez tout de même, plutôt rapidement, les autres saisons.
Et c’est là que le jeu va dévoiler son intérêt. Les énigmes que vous allez rencontrer vont vous donner du fil à retordre et il faudra savoir bien jongler entre vos différentes sphères de saisons pour vous en sortir. Au total, vous rencontrerez 4 « temples », un par saison, et un ultime un peu plus court que les autres. Chacun exploitera grandement (sauf peut-être le premier) une saison. Ici, les amateurs de Zelda trouveront parfaitement leurs marques car les énigmes sont parfois similaires ; comme ce temple où il faut jouer avec les niveaux d’eau dans une pièce ou cet autre qui demande de faire rebondir sur des orbes un trait lumineux afin d’ouvrir une porte. La difficulté est plutôt bien dosée même si le second (le temple de l’automne) m’a semblé bien plus coriace que les autres. Dans tous les cas, même s’il faut parfois se triturer le cerveau quelques minutes, les énigmes restent accessibles.
Si les casse-têtes sont le point fort du jeu, leur résolution n’est pas pour autant toujours une partie de plaisir. En effet, le gameplay étant (parfois) très approximatif, en particulier lorsqu’il s’agit de sauter, savoir ce qu’il faut faire n’est que trop rarement suffisamment. Bon nombre de fois, j’ai dû recommencer et recommencer une manœuvre pour parvenir à faire ce que je voulais. Parfois, on peut même être tentés d’abandonner la bonne piste en se disant qu’on a dû se tromper de chemin… Trouver la solution de l’énigme est déjà une tâche complexe en soi, alors quand on l’a trouvée mais qu’on n’arrive pas à la mettre en pratique…c’est très frustrant !
Enfin, parlons de ce qui ponctuera votre aventure en dehors des donjons, à savoir des dialogues longuets (bien que toujours ponctués d’une touche d’humour), des quêtes annexes ennuyantes ou des achats d’améliorations ou de tenues n’étant pas d’une grande utilité. Sortis de la quête principale, nous n’avons donc guère envie de nous balader dans les différentes contrées proposées par le jeu. Celui-ci n’est pourtant pas avare en contenus et il y a pas mal d’objets disséminés sur la map à récupérer, et de PNJ ayant besoin de vous. Mais comme je vous le disais de prime abord, évoluer dans le jeu n’est pas une chose très agréable donc l’envie de prolonger l’expérience s’en trouve limitée. L’univers coloré et les musiques sympathiques (quand il y en a…) ne nous feront pas rester des heures supplémentaires. En ligne droite, une bonne dizaine d’heures (selon votre efficacité pour résoudre les énigmes) seront nécessaires pour parvenir à l’affrontement final (qui comme pour les autres « boss », n’a rien de bien épique) et terminer le jeu.
Vous l’aurez compris à la lecture de ce test, si Ary n’est pas exempt de qualités, en particulier lors de ses donjons aux énigmes retorses, il n’en reste pas moins une très pâle copie de Zelda qui manque d’intérêt. Ses nombreux bugs, sa réalisation datée et son gameplay imprécis nuisent au plaisir de jeu et feront vite sombrer le jeu aux oubliettes de nos esprits de gamer.
5
Critique réalisée sur PS4 à partir d’une version fournie par l’éditeur