Troisième partie de la saga initiée par le studio Insomniac Games en 2018, cet épisode PlayStation 5 apporte quelques nouveautés, sans renouveler une formule créée par les anglais de Rocksteady il y a plus de 14 ans avec le jeu Arkham Asylum. Les jeux mettant en scène des super-héros ont-ils encore de l’avenir en usant de cette formule, quand le public devient de plus en plus blasé ?
L’introduction du titre d’Insomniac assure, comme d’autres mémorables passages du jeu, un grand spectacle de qualité, en faisant s’affronter les deux Spider-Man et l’Homme-Sable dans un New-York en proie au chaos. Ce passage trépidant passé, le joueur des épisodes précédents retrouve rapidement (trop ?) ses marques, puisque l’open world parsemé de missions à accomplir, indispensables si l’on souhaite rester dans la course des événements de la trame principale en termes de puissance (RPG ification oblige), propose une formule identique aux deux précédentes parties de cette saga.

Il faut attendre quelques heures avant que Marvel’s Spider-Man 2 ne reprenne le souffle épique du début de la partie, en proposant un scénario et quelques rebondissements (plus ou moins prévisibles, en fonction de la taille de votre bibliothèque personnelle de comic books) tout aussi spectaculaires et tragiques. On regrettera pourtant quelques lignes de dialogues parfois naïves et quelques situations invraisemblables. Lorsque par exemple Harry Osborn débarque en costume symbiote à Coney Island comme une fleur pour aider Peter Parker et lui lance un “on est de vrais spider-potes”, on se surprend à pester contre un titre qui aurait mérité parfois plus d’égards de la part de ses scénaristes.

C’est d’autant plus dommage que certaines idées, comme celle de ne pas faire de Hailey ou de Mary Jane de simples potiches, mais des personnages jouables, sont excellentes, et permettent de varier les gameplays. L’utilisation de la Dual Sense donne parfois le vertige tant elle est efficace (on pense à la montée en puissance de Peter Parker costumé en symbiote). La réalisation est réussie, si l’on ne joue pas en mode performance, mais parsemée de légers bugs qui surprennent pour une production de cet acabit.
Marvel’s Spider-Man 2 est un très bon jeu, cela ne fait aucun doute. Il propose une action assez soutenue et spectaculaire, une narration qui incite à conserver l’étonnante Dual Sense en main, et une réalisation de bonne facture, si l’on évite le mode performance et de très bonnes sensations d’open world. Il se permet, comme le faisaient les deux précédents épisodes, de revendiquer le titre de meilleure adaptation de comic book en jeu vidéo. Alors pourquoi 8 et non pas 9 en note finale ? Tout simplement parce que la formule finit malheureusement par lasser, même les plus grands fans de l’homme araignée.
8
Critique réalisée à partir d’une version fournie par l’éditeur

