Hideo Kojima, auteur de la célèbre saga Metal Gear, qui plaçait la politique fiction et ses inspirations de film d’action espionnage au rang d’art, proposant un message pacifiste clair, se permet grâce à ses deux dernières œuvres de jeter un pavé dans la mare de la prise de conscience des enjeux écologiques. Death Stranding et Death Stranding 2 sont en effet des travaux de science-fiction au contexte post-apocalyptique que l’on pourrait penser convenu, tant il pourrait se noyer dans le nombre des médias traitant de ces environnements (Fallout, Mad Max, pour ne citer que ceux-ci). C’était sans compter la “patte” Kojima, et son originalité dans le traitement de ce sujet, porteur d’un message fort, une fois de plus.
Le Death Stranding est l’événement qui a plongé l’humanité dans l’obscurité post apocalyptique, entraînant une déconnexion des êtres humains, regroupés dans des abris afin d’assurer leur survie face à une nature devenue hostile : pluies acides torrentielles, morts revenus d’outre-tombe s’ils ne sont pas incinérés correctement (les échoués), étendues désertiques privées d’infrastructures. Dans ce contexte, des messagers sont chargés d’effectuer des livraisons de denrées indispensables d’un abri à l’autre avec dans l’esprit une reconnexion des humains survivants dans ces abris. On notera l’ironie d’une situation où lesdits messagers rappellent les livreurs d’aujourd’hui, si mal considérés et pourtant à raison portés aux nues dans le contexte du titre d’Hideo Kojima.
On reconnaîtra également une utilisation de certains mécanismes des réseaux sociaux actuels, notamment les “likes”, qui ont une incidence sur la progression des messagers s’entraidant en construisant telles ou telles structures plus ou moins pérennes dans ces environnements hostiles et accessibles en ligne. Les réseaux sociaux, que Hideo Kojima est si prompt à utiliser quotidiennement, s’affichant la plupart du temps auprès d’autres célébrités liées principalement au monde du cinéma, ont donc une réelle incidence sur le level design des titres estampillés Death Stranding.
Mais parcourir ces deux titres, c’est avant tout accepter leur message écologique fort, le digérer après s’être immergé dans ces aventures fantastiques, et prendre conscience des drames écologiques à venir. Réfléchir à l’avenir de notre planète n’est absolument pas anodin à l’issue d’une partie de Death Stranding 2, car l’immersion y est si réussie qu’on s’emploie à être toujours plus soucieux de son comportement quotidien, vis-à-vis du recyclage et de la préservation de l’environnement, par exemple. Peu d’autres médiums nous auront autant fait réfléchir à ces questions primordiales, et c’est ce qui fait la qualité première des derniers titres de Hideo Kojima et de son équipe, se positionnant en lanceurs d’alerte.
Death Stranding 2 On the Beach est disponible sur Playstation 5 depuis le 26 juin 2025 au prix d’environ 80€.

