On ne conçoit que trop rarement la parenté entre Bayonetta ou Devil May Cry avec Streets of Rage, Final Fight ou Double Dragon. Véritables ancêtres en deux dimensions des beat’em up actuels, ces derniers rivalisaient d’audace artistique dans les années 80 et 90 pour faire insérer toujours plus de pièces de monnaie aux joueurs adeptes des salles d’arcade ou faire vendre toujours plus de Mega Drive ou de Nes. La compilation proposée par Capcom regroupe sept jeux dans le plus pur style du beat’em up reprenant des backgrounds aussi variés que les chevaliers de la Table Ronde, les mechas et la science-fiction ou la Chine médiévale.
Et la variété des environnements, comme la patte artistique mémorable de certains jeux (surtout Armored Warriors (1994), Captain Commando (1991) ou Battle Circuit (1997)) font le charme de cette compilation, que les plus exigeants trouveront peut-être redondante sur le fond (le gameplay- les mécaniques de jeu) car oui, il s’agit dans ce bundle d’avancer, frapper, d’avancer encore, de frapper à nouveau à l’aide de deux ou trois boutons, et ce, quel que soit le titre choisi. Rien de bien passionnant à vue de nez pour le joueur actuel, habitué à gagner toujours plus de coups lors de ses parties de Yakuza afin de tabasser avec style (ou avec un espadon géant). Et pourtant, un plaisir de jeu et un charme indéniables se dégagent de Capcom Beat’em up Bundle.
La possibilité de jouer à ces classiques en ligne à deux, trois ou quatre joueurs est un véritable atout, mais on lui préférera tout de même le multijoueur local, comme dans les salles d’arcade d’antan, où l’on enchaînait les parties au détriment de la bonne tenue du portefeuille, garni en pièces de monnaie ou en jetons. L’interface du jeu, permettant de sauvegarder ses parties ou de paramétrer la manette est sobre et efficace. La marque de fabrique des beat’em ups Capcom de l’époque (les sprites gigantesques) flatte les rétines et on redemande à jouer à Captain Commando ou Battle Circuit, ne serait-ce que pour le délire visuel de certains personnages.
Certains jeux offrent la possibilité d’ upgrader son personnage : Armored Warriors, par exemple, permet de customiser les bras armés de son mécha, aussi bien que de l’affubler de chenilles ou de pattes robotiques, véritable plus pour la compilation. L’ensemble est en réalité réussi. Le seul souci de ces titres étant leur bande-son, oubliable…
Capcom Beat’em Up Bundle est une compilation offrant bien plus de variété qu’il n’y paraît, ainsi que de véritables perles du genre (Captain Commando ou Battle Circuit) osant des visuels extrêmement originaux, et ce même pour le joueur d’aujourd’hui. Son gros défaut restant les musiques, globalement fades des titres du bundle, malheureusement. On aurait apprécié des mélodies plus accrocheuses pour accompagner le joueur dans ses parties. Mais la variété des environnements parcourus d’un jeu à l’autre, les délires artistiques sur certains sprites gigantesques ainsi que le gameplay soigné propre à Capcom font de cette compilation un must-have pour les adeptes et un plaisir à partager entre amis dans le salon de temps en temps pour les autres, autour d’un saladier de chips et quelques litres de boissons sucrées.