Rencontre avec Darick Robertson au festival Paris Manga

Le dessinateur (mais aussi encreur et maintenant scénariste) Darick Robertson s’était fait connaître en travaillant sur Transmetropolitan avec Warren Ellis, qui relatait les aventures d’un journaliste gonzo dans un univers cyberpunk. Aujourd’hui consacré par la série TV adaptée de son comic book The Boys (écrit par Garth Ennis, scénariste de Preacher et du Punisher, Darick Robertson était invité au festival Paris Manga ce week-end pour des séances de dédicaces mais aussi une rencontre / interview organisée au sein du comics forum.

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On aura appris lors de cette interview son attirance pour les auteurs européens comme Milo Manara ou Jean Giraud (Moebius) et l’influence que ses auteurs ont eu sur son travail, qui est également bien accueilli en Europe. Darick Robertson travaille d’ailleurs avec des scénaristes européens. Son travail sur Transmetropolitan le lance complètement à l’époque, et il co-signe une oeuvre originale, loin des super héros en spandex, à l’époque ou Marvel et DC connaissent de grosses pertes d’audience dans les années 80 et 90. Darick Robertson est assez fier d’avoir pu à l’époque raconter des histoires réellement uniques en leur genre..

 

Déjà à 17 ans, il dessinait Space Beaver, création on ne peut plus originale. Transmetropolitan a encore des fans aujourd’hui. Sa série The Boys avait été d’abord refusée par DC car elle avait été estimée trop trash, ce qui explique sa diffusion en indé. Au moment où on lui a proposé The Boys, Marvel souhaitait le voir travailler sur le reboot de Wolverine, travail qu’il accepte dans un premier temps (pour des raisons de sécurité financière – il venait d’avoir son premier enfant) mais la maison des idées était devenue ce qu’il n’aimait pas, impliquant beaucoup de pression et d’organisation. Dans The Boys, il pouvait travailler à l’ancienne, et il était convaincu que cette série allait marcher, car Garth Ennis avait déjà eu beaucoup de succès avec le Punisher.

 

Ce qui lui a plu dans cette série, c’est le côté humour noir, très provocateur, quand bien même il s’impose de plus en plus de limites avec l’âge, car beaucoup de sujets ne lui plaisent plus. Il se verrait mal dessiner des violences faites aux femmes ou aux enfants, par exemple. Il n’accepte l’humour noir que si celui ci a du fond, une explication. 

Plusieurs de ses projets sont devenus des séries TV, et il estime que pour Happy (écrit par Grant Morrison) l’adaptation télévisée était réussie et fidèle à ses débuts mais a pris trop de liberté par rapport à l’oeuvre originale avec le temps dans le traitement des personnages. En ce qui concerne The Boys, il est satisfait du fait que la série TV s’éloigne du comic book car l’essence même de chaque personnage est bien captée, malgré un traitement télévisuel forcément différent. Ainsi, un lecteur des comic books s’y retrouvera s’il regarde la série TV et inversement.

Informations recueillies au festival Paris Manga le 5 octobre 2019

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