Sorti sur PC en 2016, Stellaris est un 4X (comprenez “exploration”, “expansion”, “exploitation” et “extermination”) à l’échelle de l’univers, où l’on cherche à faire prospérer et régner une espèce. Le jeu sort ce mois-ci en version console de salon, agrémenté d’une nouvelle maniabilité et d’une flopée de DLC. Qu’en est-il vraiment une fois le pad en main ? Transformation réussie ou prise en main catastrophique ?
Quand on lance Stellaris, on est tout d’abord frappé par la direction artistique du titre, en particulier lorsqu’on a un premier aperçu des divers dessins de style “peints à la main” qui agrémentent les temps de chargement. Très représentatifs du jeu et de ce qu’il propose, la DA n’aura pas toujours été à notre goût, surtout quand elle décrit les diverses espèces parsemant le jeu, mais s’avère parfois flamboyante dès qu’il s’agit de décrire des bases stellaires ou des surfaces de planètes inhabitées. Le parti pris de cette DA ne plaira pas à tous mais a le mérite d’être représentative.
Dans son concept, Stellaris relève du défi de poids : simuler le développement d’une civilisation galactique sur plusieurs centaines d’années dans un univers (dont on peut choisir la forme et la taille). Ceci implique beaucoup d’exploration par le biais de vaisseaux scientifiques, que l’on envoie en reconnaissance aux confins de notre galaxie de “départ”, offrant leur lot de rencontres avec d’autres civilisations plus ou moins hostiles, ou encore de planètes riches en minerais à exploiter, par exemple. Les possibilités offertes par Stellaris sont gigantesques et semblent parfois infinies, et ce dès le lancement d’une partie. D’autant que l’aspect gestion lors de la phase d’expansion / exploitation est très poussé.
Il est possible de zoomer sur l’action lors des combats spatiaux, ce qui est une option des plus agréable : on apprécie en effet de voir la flotte que l’on a développée s’en prendre aux vaisseaux d’une civilisation alien belliqueuse par exemple en détail. L’interface est bien pensée pour un 4X à gérer à la manette, mais tout de même bien en-deçà de ce qu’un combo souris-clavier peut proposer comme confort de jeu. Tant et si bien qu’il est parfois délicat de sélectionner un élément (à l’aide du stick gauche) et ce quel que soit le niveau de zoom. C’est un peu dommage, d’autant que les éléments (vaisseaux, bases stellaires…) sont parfois très proches les uns des autres. On perd donc en rapidité d’exécution, ce que l’on peut pallier en mettant le jeu en pause (via le bouton “Y”).
Autre souci de cette version console, si vous comptez y jouer – et c’est probable – sur votre téléviseur : les messages écrits du didacticiel ou relatant les diverses annonces (découvertes de civilisation, de technologies, messages d’alerte…) sont parfois difficiles à lire (sur un écran de 55 pouces à une distance de 3 ou 4 mètres) car écrits trop petits pour des yeux pourtant exercés. Gageons qu’un patch viendra changer la typographie sous peu, ce qui serait plus que souhaitable. Hormis ces soucis, Stellaris offre une maniabilité très bien pensée à la manette, usant de la croix directionnelle pour accéder aux différents menus ou éléments du jeu et des gâchettes et sticks pour simuler déplacement de la souris et zoom. Un mot sur les musiques d’ambiance, assez réussies, qui vous accompagneront tout au long de vos durables parties : elles collent parfaitement à l’atmosphère du jeu, et c’est ce qu’on leur demande.
Stellaris en version consoles de salon reste Stellaris, soit un excellent et ambitieux 4X, mais dont la prise en main reste bien en deçà d’une maniabilité clavier-souris comme peut proposer la version PC à laquelle on s’adonne depuis 4 ans. Cette ergonomie, pourtant très bien pensée (difficile de faire mieux à la manette) fait réfléchir à l’achat, d’autant que la version PC n’est pas très gourmande en ressources. Toujours est-il que malgré ses défauts, le jeu reste très plaisant et on ne voit pas le temps passer lorsqu’on démarre une partie. Le didacticiel est bien fichu, le jeu est toujours aussi riche et profond, ses mécaniques équilibrées et addictives, tant et si bien que développer sa civilisation spatiale reste vraiment plaisant. Si l’on est un inconditionnel du jeu sur console, Stellaris est un indispensable pour les amateurs de jeux de gestion.