Mortal Shell est le genre de jeu qui nous parachute dans un monde hostile, impitoyable et qui nous susurre à l’oreille « démerdes-toi mon petit » ! A l’instar d’un certain Dark Souls. Personnellement j’adore ce concept mais bien évidemment cela ne peut pas plaire à tout le monde. Et d’ailleurs ce n’est pas du tout le but. On est clairement en présence d’un jeu réalisé par une équipe de passionnés. Et cela se ressent.
Pour la narration c’est le même principe. Aucune information n’est donnée, tout est à trouver soi-même. C’est au joueur d’enquêter, de récolter les infos et de les interpréter comme il le pourra. Les quelques étranges PNJ, objets, statuts, tombes, etc. vous renseigneront au compte-gouttes sur le monde qui vous entoure.
Nous sommes en présence d’un action RPG exigeant. Les niveaux sont labyrinthiques et plus ou moins connectés les uns aux autres avec en leur centre un hub central. Malgré qu’il ne soit pas en monde ouvert, il encourage l’exploration par ses multiples chemins et passages dérobés. Une exploration motivée par la recherche des différents objets qui nous permettront d’améliorer notre équipement. Et dans ce type de jeux, c’est essentiel ! Tant la difficulté est exigeante. Tous ce qui est susceptible de nous aider à trancher du manant est le bienvenu. Les niveaux sont construits avec juste ce qu’il faut de verticalité, rendant le tout réaliste.
Bien que les inspirations des jeux From Software soient évidentes, le jeu se démarque tout de même par des idées inédites. En effet, le protagoniste est une sorte de mort-vivant capable de hanter la dépouille de héros morts au combat. Dans les jeux, on les appelle « les enveloppes ». Elles sont au nombre de quatre et ont toutes leurs spécialités. Ainsi notre avatar pourra choisir quelle « enveloppe » revêtir selon la situation.
Le gameplay n’est pas compliqué. Il y a un enchainement d’attaques faibles mais rapide et un autre puissant mais lent. Et il est possible de les mélanger.
Le système de durcissement (auto-pétrification de l’avatar) est une nouveauté bien trouvée. Cette dernière permet à tout moment de se pétrifier, rendant notre personnage invulnérable à n’importe quel moment. Une fois maîtrisée, cette capacité est bien utile lors des affrontements. S’ajouteront d’autres capacités durant l’aventure qui donneront d’autres possibilités intéressantes lors des combats.
Une idée que je trouve particulièrement brillante est celle des différents consommables. Pour connaître leurs effets, et bien il faut les consommer un certain nombre de fois pour obtenir leur descriptif. A vos risques et périls…
L’ambiance est glauque et anxiogène. Chaque mètre que l’on parcourt nous plonge dans l’angoisse d’un danger. D’ailleurs la direction artistique semble être étudiée pour nous faire hésiter à prendre certains chemins. Par exemple, l’entrée d’une grotte lugubre ou l’un des ennemis a été crucifié a été conçue de manière à nous dissuader de continuer notre route. Et pourtant, il faudra se cramponner au manche de notre épée et avancer malgré tout.
Les ennemis sont originaux et assez variés. Les patterns sont fluides mais pas aussi diversifiés que chez la concurrence.
Les sons dégagés par nos adversaires nous préviennent de leur présence. Le bruit des armes est réaliste et juste selon les armes utilisées. Les sons donnent de bonne sensation lors des combats.
Pour conclure ce test, Mortal Shell est une très bonne surprise pour les amateurs d’action-RPG exigeants. Il offre ce que l’on aime dans un jeu de cette catégorie. C’est-à-dire, une inspiration de ses pairs et une identité qui lui est propre. Ce n’est pas une copie des « Souls ». Il s’en inspire beaucoup mais tente de nous offrir autre chose. A noter que ce jeu a été développé par une équipe de seulement 15 personnes, ce qui force le respect !
8
Critique réalisée à partir d’une version Xbox One fournie par l’éditeur.
Une réflexion sur “Critique : Mortal Shell”