Critique : A Plague Tale : Innocence

Les français d’Asobo Studios, peu avares en jeux de qualité, nous offrent avec A Plague Tale Innocence une aventure prenante de bout en bout et pleine d’émotion. N’ayant suivi aucune actualité ni visionné ne serait-ce qu’une seule vidéo liée à ce titre et ignorant donc la totalité de son contenu, je peux vous dire que c’est une énorme baffe que j’ai prise grâce à ce jeu. Tordons le coup à tout suspens, Asobo Studio signe avec ce Plague Tale un chef-d’œuvre qui laisse des traces aux joueurs qui daignent plonger dans cette histoire sale, triste mais terriblement humaine.        

L’histoire démarre par une balade avec le personnage que vous incarnerez, Amicia. Accompagnée de votre père Robert, le seigneur de Rune, et de votre chien Lion, vous commencerez par apprendre les rudiments du jeu. Mais la promenade peinarde père-fille ne durera qu’un temps et, les prémices de la catastrophe, en plus de la guerre avec les anglais, vous sauteront au visage de manière froide et abrupte. Chapitre 1 et 2 terminés; jeunesse et insouciance mortes. 

L’innocence, quant à elle, ne survivra pas plus loin que le 3ème chapitre. Asobo Studio est là pour vous faire vivre une aventure hors du commun qui vous prend aux tripes et vous montre la violence de la guerre. Les bordelais ne sont pas là pour vous prendre par la main et vous raconter une histoire de princesse qui vivra longtemps dans son château et patati et patata. Ici, vous n’êtes pas la princesse Peach et vous n’êtes pas au royaume champignon. Vous êtes Amicia du royaume de Rune en pleine guerre de cent ans et au début de la grande peste noire de 1347. 

Au fil de l’aventure, vous serez amené(e) à rencontrer plusieurs personnages, en plus de votre petit frère, qui formeront votre bande. Ces compagnons sont tous extrêmement bien amenés et s’intègrent parfaitement au récit. On sent qu’un gros travail concernant la narration a été investi, les enfants rejoignant votre bande ont tous un caractère et une histoire bien différente. Mais tous se rejoignent sur le fait de se battre pour survivre dans ce monde glacial, bravant tour à tour l’inquisition, la faim et la maladie. 

Si le jeu s’apparente de prime abord à un simple jeu d’infiltration, l’aventure prendra vite d’autres dimensions, notamment grâce à une écriture magnifique à laquelle il vous sera difficile de résister. Muni(e) de votre fronde que vous pourrez améliorer au fil du temps en ramassant divers matériaux, vous bénéficierez réellement d’une arme de guerre tant l’agilité d’Amicia a été augmentée au maximum. Cela ne transformera heureusement pas le jeu en TPS bourrin mais cela ajoutera une petite touche d’action bienvenue. On regrettera peut-être un peu cette trop grande aisance à la fronde. On aurait préféré une pointe de difficulté supplémentaire quant à nos tirs qui font toujours mouche sans écueil. Mais cela ne veut pas dire non plus que vous pourrez traverser le jeu sans accrocs, Amicia reste la proie facile de vos ennemis, et tout contact avec l’adversaire se terminera invariablement par la mort. À vous donc de bien préparer vos actions pour échapper sans encombre aux gardes ainsi qu’aux rats qui ne rateront pas une occasion de vous becqueter.

Votre arsenal ne s’arrêtera pas à une fronde et à ses améliorations, petit à petit vous pourrez créer et lancer au moyen d’ingrédients alchimistes différentes pierres aux pouvoirs diversifiés mais spécifiques à telle ou telle situation. Tantôt éteindre une lumière pour rendre un garde à la merci des rats, tantôt répandre un produit attirant des rats afin de libérer un passage. Bref, vous jouirez d’un panel intéressant de coups pour boucler les nombreux chapitres du jeu. 

A Plague tale : Innocence possède une direction artistique réaliste de grande qualité. C’est un régal de tous les instants, de surcroit couplé à une musique omniprésente, discrète, mais terriblement efficace. Gros plus et pas des moindres, le jeu est entièrement en français et profite d’un doublage de haute facture. Les voix des enfants sont superbes et collent vraiment aux différents personnage et aux situations. Tout ceci enfonce définitivement le clou d’une réalisation maîtrisée de bout en bout par les gars d’Asobo Studio. Vous avez là une leçon de maîtrise vidéoludique. 

Plague Tale Innocence est une oeuvre qui marque. Tantôt infiltration, tantôt action-réflexion, on ne s’ennuie jamais et à aucun moment on ne ressent le moindre coup de mou. Enrobé d’une écriture magistrale comme on en voit malheureusement pas assez souvent, le jeu proposé par Asobo Studio est une perle à découvrir sans modération. Pour ma part, même après avoir terminé le jeu, je m’y suis replongé afin de revivre certaines scènes et terminer l’entièreté des succès. Plutôt bon signe, non ? 

9

Critique réalisée sur Xbox One X à partir d’une version commerciale

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