Pour la sortie des Xbox Series X et S, Splash Damage, avec le soutien de The Coalition (studio de Microsoft qui est dévoué à leur license cultissime Gears of War) nous offre aujourd’hui avec Gears Tactics un Tactical violent pas piqué de l’imulsion. Bien que l’on délaisse le style cover-shooter caractéristique des jeux Gears pour un tour par tour très dynamique, l’univers, lui, est respecté au poil de Cole près. Vous voulez du Lanzor ? Accordé. Du Destructor ? Accordé. Du Kaomax ? Accordé. De la guitare ? Accordée. Je tiens à préciser qu’aucun membre de la famille Carmine n’a été tué durant ce test.
Une Diaz c’est bien, un Diaz c’est bien aussi.
L’histoire se déroule une dizaine d’années avant les événements de Gears premier du nom. On y incarne ici Gabriel Diaz, père de Kait, l’héroïne des opus 4 et 5. Gabriel, Gabe pour les intimes. Pas le Gabe en marcel qui escalade des montagnes enneigées infestées de terroristes. Le Gabe en grosse armure et ancien lieutenant-colonel de la CGU. Vous aurez comme mission principale la traque et l’élimination d’un scientifique locuste répondant au nom de Ukkon. Pour parvenir à le tuer, vous devrez parcourir Sera sur trois copieux chapitres mêlant missions principales scénarisées et missions secondaires surtout là pour monter vos personnages en expérience et en équipements. Bien que le scénario ne vous fera pas trop mal à la tête, il reste plaisant à suivre, surtout grâce aux cinématiques somptueuses qui viennent ponctuer les missions de premières importance.

Tour par tour mais dans ta gueule sans détour
Gears Tactics aborde les missions par un système au tour par tour extrêmement efficace et dynamique où l’on ne s’ennuie jamais. Sans réinventer la roue, il se démarque clairement de jeux tels que Wasteland 3 ou les Divinity en apportant diverses nouveautés bienvenues. Ici, chaque Gears possède à chaque tour 3 points d’action. Les cartes lors des combats ne deviennent pas un damier quadrillé: vous êtes libres d’aller où vous le souhaitez mais, de préférence, à couvert. Comme dans les Gears Of War version TPS, les couvertures, débordements ou autres contournements sont des indispensables si vous souhaitez sortir vivant et au complet de ces joutes violentes et gores à souhait et ainsi éviter de perdre définitivement un valeureux Gears. C’est d’autant plus rageant si vous avez mis tout votre cœur dans la personnalisation dudit Gears. Car, si vous aimez créer des combattants au gré de vos envies, vous allez être heureux. Tout est personnalisable et on se surprend à passer autant de temps à choisir sa couleur, son style, etc. , sans parler des innombrables modes d’armures et d’armes qui, au fil du temps, feront clairement la différence lors des combats un peu plus complexes. Car, oui, il vous sera très souvent demandé de réfléchir à vos actions. « Réfléchir » et « Gears of War » dans la même phrase ? Cela peut surprendre. Mais veillez bien à vos points d’actions avant d’entamer un embrochage inconsidéré au Rétro-Lanzor.
Plutôt embrochage ou tronçonnage ?
L’univers Gears est à tout point de vue retranscrit dans ce Gears Tactics. Que vous soyez un-e fan inconditionnel comme moi ou non, à aucun moment vous ne serez perdu-e. Le bestiaire ainsi que les armes proviennent dans leur entièreté de la franchise Gears. Pareil pour les exécutions ou vous pourrez avec un plaisir non dissimulé choisir de tronçonner à l’aide de votre fidèle Lanzor un locuste un peu trop téméraire ou courir joyeusement en ligne droite endimanché de votre plus beau Rétro-Lanzor afin d’en embrocher un autre un peu trop sûr de lui. Ou, mieux encore, faites les deux !
Cerise sur le tartare locuste, ces exécutions auront la plupart du temps droit à un zoom des familles sur vous et votre victime, tout cela bien entendu accompagné par le doux bruit de l’hémoglobine et de l’acier faisant connaissance avec l’anatomie locuste. Faites chauffer le bouton « partage » de vos manettes Xbox ! Notez que The Coalition a eu l’idée de génie de faire bénéficier à l’ensemble de votre équipe d’un point d’action supplémentaire à chacune de vos exécutions. Donc non seulement cette disposition à la violence exacerbée est jouissive mais, en plus, elle est utile. Admettez que la proposition à de quoi séduire !

Un locuste ça va, plein de locustes ça va super.
Dès les premières missions, on remarque que le nombre d’ennemis à combattre est élevé. Par chance, notre arsenal de pétoires et nos capacités sont nombreux et puissants. Il sera donc possible d’éliminer un nombre conséquent d’ennemis en un seul tour, ce qui augmente le côté grisant de l’aventure. Les nouveaux personnages collent parfaitement à l’univers Gears. Mention spécial pour le protagoniste principal Gabe qui possède une classe folle, dans la lignée des Marcus, Tai, Dom ou Baird. A noter que si vous jouez à Gears Tactics, Gabe sera jouable dans Gears 5.
Malgré le fait de répéter à plusieurs reprises le même type de missions secondaires, sauvetages, sabotage, captures de zone etc., la magie opère tout du long et à aucun moment la monotonie ne s’installe. La grande qualité du level-design n’y est pas étrangère et les différentes classes des personnages (soutien, éclaireur, lourd, sniper, avant-garde) ainsi que leurs quatre types d’arbres de talents apportent également leurs diversités. Selon les Gears que vous sélectionnerez en début de mission, l’approche sera clairement différente. Si, en difficulté « normal », vous pourrez affronter le jeu de manière assez agressive, dans les difficultés plus élevées, le jeu deviendra bien plus exigeant. Il faudra vraiment bien choisir son équipe et manœuvrer avec grande prudence. Surtout que, dans ce genre de jeux, vous n’êtes pas à l’abri d’un raté malgré une chance de toucher 90%. Là aussi, la chance fait partie de l’aventure.
Une fois la campagne principale bouclée, (comptez entre 30 et 40 heures, un peu plus en difficulté élevée) le jeu ne sera pas totalement fini puisque vous pourrez entamer les missions vétéran. Malheureusement elles n’ont que très peu à offrir si ce n’est débloquer du matériel « suprême ». Mais à quoi bon puisque Ukkon repose sous des tonnes de gravats avec son poids en plomb dans le bide. Il n’existe pas non plus de mode « new game + », ce qui achève définitivement l’intérêt des missions post fin, d’autant plus que les cartes seront générées automatiquement et que vous finirez inlassablement par refaire exactement les mêmes choses sur des terrains de jeu identiques. Frustrant.
Adieu brumak, corpser, rejeton.
Gears Tactics réussit aisément son envie de changement. Toute l’iconographie de l’univers Gears of War est là, concentrée dans ce Tactical brutal, accessible mais néanmoins exigeant. On regrettera tout de même un manque d’originalité dans la façon d’amener les missions secondaires et le jeu après la campagne qui n’a aucun intérêt à part débloquer 2 ou 3 succès pour les chasseurs. Excepté cela, on découvre avec ce Gears Tactics une véritable perle qui vous permettra même d’oublier, l’espace d’un temps, l’équipe Delta.
8
Critique réalisée sur Xbox Series X à partir d’une version commerciale.