Critique : Sniper Ghost Warrior Contracts 2

C’est en 2008 que les polonais de CI Games proposaient le premier jeu de leur franchise faisant honneur aux snipers. Aujourd’hui arrive Sniper Ghost Warrior Contracts 2, le cinquième et dernier né de la licence. Même s’il emprunte en partie sa structure de jeu au premier Contracts, il n’est en rien une suite de son prédécesseur.

La mort venue de loin

Vous incarnez Raven, un tireur d’élite froid qui officie comme mercenaire. Vous êtes envoyé dans un pays fictif nommé Kuamar afin d’éliminer plusieurs cibles de ce régime dictatorial.

Vous serez uniquement accompagné par votre mystérieux employeur par le biais de communication de votre équipement. Vous n’en saurez pas plus sur nos deux compères mais leurs quelques joutes verbales sont parfois très drôles et Raven possède plusieurs lignes de dialogues bien tranchantes.

Le titre se décline en une mission didactique durant laquelle vous apprendrez l’utilisation des différents fusils longue portée ainsi que de leurs différentes munitions (standard, IEM, perforante, explosive, marquage, lourde, appeau et téléguidé) même si, au final, vous n’utiliserez presque qu’uniquement les standards plus quelques munitions lourdes pour les soldats lourdement équipés.

Une fois les bases du tir à distance apprises, notamment celles concernant le tir à plus de 1000 mètres, vous pourrez commencer les cinq missions du jeu.

Trois d’entre elles sont des missions dites de « tirs lointains » et deux autres dites « classique ».

Pour les deux missions « classiques », rendez vous dans des cartes immenses en monde ouvert où les possibilités d’effectuer vos incursions furtives sont presque illimitées tant le choix offert au joueur est exceptionnel. Le level-design de ces deux cartes est proprement hallucinant ! Mention spéciale à la mission du Mont Kuamar : même si Sniper Elite 4 brillait déjà par son level-design de haute voltige, SGWC 2 de CI Games a encore augmenté le niveau d’un cran. Dommage qu’il n’y en ait que deux à se mettre sous la dent. De plus, les nombreux objectifs à atteindre et les cibles à abattre sont également à faire dans l’ordre que vous souhaitez, ce qui apporte encore plus de liberté à votre aventure.

Les trois missions « longue portée » sont un peu différentes mais très agréables. Elles reprennent les bases des missions classiques avec à chaque fois des postes de tirs à atteindre afin de pouvoir exécuter vos cibles et vos objectifs. Une fois ces postes atteints, nous remarquerons vite les apprentis sniper qui ont dormi durant le didacticiel. En effet, toutes les cibles seront à plus d’un kilomètre du poste de tir donc une bonne préparation de votre fusil est primordiale avant d’appuyer sur la gâchette. Il vous faudra bien faire attention à la distance, au sens du vent ou aux réglages nécessaires du fusil. Si ces scènes de jeu peuvent rapidement tourner au fiasco et mettre un terme à votre mission, une fois l’art du tir lointain maîtrisé, cela devient véritablement jouissif lors d’enchaînements de tirs qui font mouche. En prime, la petite « Kill Cam » qui fait plaisir est toujours de la partie.

Un arsenal inutile

Arrivé au bout de l’aventure en terminant tous les objectifs avec brio, une chose m’a sauté aux yeux : les développeurs de chez CI Games se sont échiné à nous concocter un arsenal d’armes et de gadgets plus inutiles les uns que les autres. J’imagine à regret le temps et les ressources dépensés afin de créer tout cet attirail pour finalement n’en avoir quasiment aucune utilité. Je pense d’abord aux nombreux fusils de précision : il y a les légers, les moyens et les lourds. Pour les missions classiques vous devez prendre un léger et pour les missions de tirs lointains un lourd. D’où ma question : pourquoi s’être embêté à proposer des fusils de type moyen ? Sans parler de toute les armes secondaires et armes de poings. Si vous avez la curieuse idée de jouer à ce jeu en mode facile, alors les armes secondaires peuvent servir si vous foncez dans le tas. Mais à ce moment-là, jouez plutôt à Battlefield ou que sais-je. Ce ne sont pas les FPS bourrins génériques qui manquent. En difficulté élevée par contre, comme l’on se doit d’y jouer, l’approche frontale est fortement déconseillée. Elle doit être utilisée en dernier recours car votre vie arrivera très vite à son crépuscule.

Mais l’apogée de l’inutilité est décernée aux nombreuses grenades et gadgets. C’est bien clair : aucune grenade n’a été dégoupillée et aucun gadget n’a été utilisé lors de la libération du Kuamar. J’ai seulement de temps à autre modifié le matériel balistique de mon fusil. J’aurais tellement souhaité avoir en lieu et place de toutes ces babioles une carte supplémentaire !

Un AA qui peut regarder les AAA droit dans les yeux

Un point négatif qui peut vraiment énerver et nous sortir un peu du jeu est d’une part l’IA des soldats ennemis parfois complètement aux fraises, mais plus encore la permissivité de ces derniers en règle générale. Même en haute difficulté, l’ennemi est bien trop gentil et semble avoir laissé au vestiaire ses lunettes ou autres lentilles de contact. Sur ce point là, c’est très décevant, surtout pour un genre de jeu qui se veut tout de même réaliste et où l’infiltration est une donnée prioritaire. Malheureusement, sur ces deux points, un Sniper Elite par exemple reste encore bien au-dessus.

En termes de réalisation par contre, l’apport de la 4K est un atout considérable. Le jeu fourmille de détails, les univers sont variés et cela au sein même d’une unique carte. De plus, les paysages et les panoramas lors des séances de tirs lointains sont vraiment bluffants.

Alors même que SGWC 2 n’est pas considéré comme un triple A, il n’a franchement rien à envier à certaines grosses productions. Avec des studios comme Techland, People Can Fly, The Bloober Team et bien entendu CD Projekt Red, la Pologne est un superbe vivier de créateurs. Ce pays nous en offre encore une fois la preuve grâce à CI Games avec cet excellent Sniper Ghost Warrior Contracts 2.

Il n’y a plus qu’à espérer que pour une éventuelle suite les problèmes d’IA soient gommés et surtout qu’ils privilégient un contenu en mission plus important et délaissent un peu cette foire aux gadgets.

7

Critique réalisée sur Xbox Series X à partir d’une version fournie par l’éditeur

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