Chronique : Génération SEGA

Le saviez-vous ? Lars Von Trier a réalisé des spots publicitaires pour la Mega Drive. Un transfuge de Nintendo a travaillé chez SEGA. La genèse de la firme au hérisson peut être retracée à partir des années 30. Autant d’anecdotes que de surprises nous sont réservées dans le livre de Régis Monterrin publié chez Omaké Books consacré à l’histoire de SEGA de 1934 à 1991. Ce premier volume développe donc près de 60 années de playhistoire, des fondements de la société qui deviendra SEGA aux premières années de la Mega Drive. L’histoire de SEGA est connue de la plupart des retrogamers ou des passionnés d’Histoire du jeu vidéo mais l’auteur nous livre ici, au travers d’interviews exclusives, entre autres, quelques révélations, et ce concernant surtout les développements de la firme au hérisson en France et en Belgique. Un ouvrage indispensable pour les fans de la marque ?

Régis Monterrin, journaliste spécialisé free-lance extrêmement prolifique,  n’en est pas à son coup d’essai en termes d’écriture de livres dédiés à l’Histoire du média. On se souvient par exemple du copieux double ouvrage consacré à l’histoire du studio Rare ou d’un livre dédié à Donkey Kong (tous publiés aux éditions Pix’n Love). Fan de la firme d’Haneda de la première heure, comme il l’explique avec émotion dans la préface de Génération SEGA, l’auteur développe ici une histoire à la fois humaine, économique et technologique de l’un des éditeurs / concepteurs de jeux vidéo les plus remarquables.

Humaine, puisque les intervenants qui ont  bâti la société ou participé à son développement sur ces presque 60 années sont pour la plupart cités au travers d’interviews exclusives ou prenant leur source dans de nombreux documents publiés sur des sites dédiés ou dans des ouvrages consacrés à l’Histoire du média. Ces interactions humaines (pas toujours évidentes, au vu du caractère bien trempé de certains managers nippons et américains) ont bien évidemment été essentielles à la construction de SEGA sur les plans technologiques et économiques. Régis Monterrin, sans trop s’appesantir sur les chiffres, nous narre une aventure orientée business (forcément) et industrielle, puisque SEGA concevait des bornes d’arcade aussi bien que des consoles portables ou de salon. 

L’aspect technologique est traité de manière assez fluide (on est loin de la présentation du SSD de la PlayStation 5 par Mark Cerny, par exemple) et globalement le livre est plaisant à lire, s’appuyant sur une chronologie des événements solide, quelques documents d’archive, et une maquette agréable, présentant de nombreuses photographies d’époque. Appréciable également, le recensement de quelques jeux essentiels aux divers supports présentés est un plus très sympa, tout comme l’interview en fin d’ouvrage d’un français qui avait participé à un tournoi organisé par SEGA qui apporte un peu de variété et de légèreté à l’ensemble.    

Génération SEGA se veut être un livre écrit par un passionné pour des passionnés, mais n’aura absolument aucun mal à séduire le grand public nostalgique qui a connu la firme d’Haneda par ses mascottes dans les années 80 et 90, et qui souhaite se replonger dans ces années fastes pour l’industrie du jeu vidéo, par exemple. Les fans d’arcade ne seront pas non plus déçus puisque l’ouvrage relate également l’Histoire des bornes de la marque au hérisson, qu’elles soient électromécaniques ou dotées de carte-mères. Fluide dans son écriture et passionnant dans son contenu, le livre de Régis Monterrin se dévore et s’offre en plus le luxe d’apporter sa pierre à l’édifice de la PlayHistoire au travers d’interviews exclusives. Vivement le second volume ! 

Génération SEGA Volume 1, par Régis Monterrin, est publié aux Éditions Omaké Books et vendu au prix de 19,90€

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