Critique : Ganryu 2

Miyamoto Musashi étant l’un des personnages les plus illustres de la culture japonaise, il n’a jamais été surprenant de le retrouver dans différents médias : séries télévisées, littérature, films, mangas, et bien sûr jeux vidéo. Suite d’un jeu sorti en arcade en 1999, inspiré de Shinobi, Ganryu 2 sort 23 ans après son aîné, auquel il est impossible de ne pas le comparer. 

Comme son prédécesseur, Ganryu 2 propose un level design original, tout en verticalité et en surprises, comme cet hommage à Donkey Kong Country où il faudra se déplacer dans une grotte dans des chariots placés sur des rails. Les divers stages (5 au total) offrent un gameplay 2D mâtiné d’un scrolling multi directionnel où il est la plupart du temps possible de revenir sur ses pas. Tel Shinobi, Musashi pourra lancer des kunais sur ses adversaires ou les frapper à coups de katana. Wall jump et dash sont également au programme de ce titre à la difficulté assez élevée, puisqu’il faut en connaître les niveaux par coeur pour pouvoir progresser. Perdre toutes ses vies équivaut à recommencer du début le stage en cours (chaque stage étant séparé en deux actes). Les adeptes du scoring et du speed run apprécieront, mais les autres, habitués à parcourir leurs jeux pour passer à d’autres sans profiter d’une quelconque replay value seront sans doute déçus, s’ils ne se convertissent pas à ce type de gameplay.

Les bonnes idées et hommages qui parsèment le titre sont toutefois grevés par une réalisation un peu hasardeuse par moments. Pour citer encore en exemple le niveau parcouru en chariot de mine, lorsque Musashi se retourne afin de frapper un adversaire poursuivant d’un coup de sabre, la caméra se déplace brusquement, ce qui n’est pas agréable pour le joueur. On pourra également signaler quelques saccades ainsi qu’un temps de chargement initial plutôt long pour ce type de jeu néo rétro. Il était sincèrement possible de faire mieux à l’aide de Unity

La direction artistique est ce qui fait différer le plus cette suite de son aîné. Storybird Studio a pris le parti d’un pixel art certes très lisible (ce qui est indispensable pour ce type de jeu d’action) mais un peu trop flashy à notre goût. Ce Musashi portant du rose et du jaune ne sera pas du goût de tous. Pour être très clair, le côté sombre du titre de 1999, qui correspondait bien à l’ambiance du jeu, passe un peu à la trappe. Ceci étant, les boss restent réellement impressionnants.

Ganryu 2 n’en est pas moins un jeu très plaisant, au gameplay nerveux, que l’on adore revisiter régulièrement afin d’améliorer ses runs ou d’analyser les patterns des boss comme au bon vieux temps.

Le joueur résolument old school trouvera parfaitement son compte en enchaînant les parties de cette suite de Ganryu. Reprenant pas mal d’éléments de gameplay d’un Shinobi classique, offrant un challenge des plus délicats (il faut recommencer au début du premier acte de chaque stage lorsqu’on a perdu ses vies) et une direction artistique de qualité variable mais toujours bien dans le genre auquel on pourrait s’attendre de la part des aventures de Miyamoto Musashi, les adeptes du scoring passeront outre une réalisation parfois hasardeuse et joueront donc encore et encore à ce second opus afin de peaufiner leurs runs… ce qui ne sera pas du goût de tout le monde, certes. Dans le même esprit, Andro Dunos 2 était infiniment plus accessible aux débutants en shoot’em ups classiques, ce qui nous avait davantage satisfait. 

7

Critique réalisée sur Nintendo Switch à partir d’une clé fournie par l’éditeur

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