White Blood, qu’est-ce que c’est ? Parue aux éditions Michel Lafon cet été, cette nouvelle série est en fait l’adaptation papier d’un webtoon coréen créé par Lim Lina en 2020. Celui-ci a eu un certain succès et l’éditeur nous précise d’ailleurs que plus de 300 000 lecteurs auraient été conquis par le titre la première année. Pour vous chroniquer ce tome 3, je me suis donc plongée dans l’univers de ce manhwa vampirique en allant faire un tour du côté de l’appli Webtoon…
Et pour moi, je ne vous le cache pas, ce fut une grande première. Sceptique j’étais, il faut l’avouer, sur la lecture numérique. Ma tolérance se limitait à la liseuse (si l’imitation du papier était bien faite) et je considérais qu’utiliser un téléphone pour lire était une hérésie. Mais ça, c’était avant…Avant de voir ce que des auteurs comme Lim Lina étaient capables de faire pour utiliser au mieux l’écran pour rendre la lecture fluide et captivante. Ici, avec White Blood, on oublie presque que l’on a un téléphone dans les mains tant on est happé par le scroll vertical qui permet de dérouler devant nos yeux, avec finesse et élégance, l’histoire de cette vampire Hayan qui lutte contre les méchants de son espèce cherchant à assouvir l’humanité. Les dessins (on ne peut même pas parler de « pages ») défilent devant nos yeux et nous passons rapidement de chapitre en chapitre sans voir le temps passer. Oui, c’est encore une histoire de vampires au grand cœur et d’autres plus bêtes et affamés ; oui, on sait déjà tous qu’ils n’aiment pas l’argent et rentrer chez des gens s’ils n’ont pas été invités ; et quand les prémices d’une romance pointent le bout de leur nez, on crie au Twilight et on a peur pour la suite.

Mais c’est tellement bien foutu bon sang (haha) que l’on continue, que l’on scrolle et scrolle jusqu’à ce que Webtoon nous demande de raquer un peu pour avoir le droit de continuer… Et on obtempère, faibles que nous sommes, ou bien on attend 24h afin d’obtenir un « daily pass » nous permettant de débloquer le précieux chapitre suivant. Autre solution : abandonner le scroll et passer au format papier. Malheureusement, il est vrai que le titre ayant été pensé pour une lecture numérique sur téléphone (ou tablette), on perd un petit quelque chose lorsqu’on poursuit les aventures, le manhwa entre les mains. L’édition de Michel Lafon n’est pas trop mal mais on regrettera l’absence de papier glacé, plus agréable au toucher et visuellement plus joli pour le rendu des couleurs. D’ailleurs, les passages nocturnes ou les flash-back (et il y en a un gros sur l’acolyte de notre héroïne dans le tome 3) aux cases noircies, ne sont pas toujours très lisibles, surtout si la lumière éclairant votre lecture est faible. Sur téléphone, évidemment, aucun problème à ce niveau-là grâce à la luminosité de votre écran. De même, on regrette parfois que notre regard, malgré nous, se pose sur les cases de la page d’à côté et rompe prématurément un suspens mis en place. C’est aussi un avantage du téléphone que de préserver la surprise et de nous amener avec lenteur les événements. Nos yeux restent fixés sur le déroulé de l’histoire sans jamais avoir accès à plus. Chaque fin de chapitre se finit d’ailleurs sur un cliffangher qui donne irrésistiblement envie de lire la suite ; et ceux-ci sont moins marqués, voire pas du tout, dans le format papier.
C’est ainsi que moi, qui décrétais ne pas aimer lire sur téléphone, je me suis mise à regretter de lire ce tome 3 en version papier et de ne pas avoir continué sur mon portable. Je dirais même, qu’à cause de cela peut-être, j’ai un peu moins aimé ce volume que les autres. Il faut dire que flash-back est long, la romance prend trop de place et on veut trop nous montrer que les deux héros, la super vampire et l’inspecteur bg, chassent des vampires mais se courraient bien aussi l’un après l’autre s’ils en avaient le temps. Pour plaire aux fans, l’autrice nous offre même une scène de monsieur en train d’astiquer sa moto en marcel. Oui, il y a des passages qui sont clairement là pour servir le fan et non l’histoire (jetez un œil aux commentaires notés après chaque chapitre, vous verrez qu’il y a une vraie hype autour d’Euntae). C’est un peu casse-pieds mais c’est aussi ça le jeu de la publication en ligne : se confronter en temps réel à son public et ainsi, risquer de se faire quelque peu influencer. M’enfin, si Lim Lina sait plaire à ses lectrices et lecteurs, elle ne perd tout de même pas de vue son épopée. A nouveau ici, il y a des combats sanglants, dynamiques et qui font progresser petit à petit le fil rouge. On reste avant tout dans une histoire qui tire entre le policier, l’horreur et la fantasy avant de s’apparenter à une romance, fort heureusement !
White Blood est donc un bon webtoon, plaisant malgré tout à lire en format papier mais qui, selon moi, mérite d’être découvert sur téléphone ou tablette. L’histoire est bien ficelée, les personnages sont attachants et les magnifiques traits de Lim Lina sont sublimés et dynamisés par l’écran. Ce tome 3 vous en apprendra plus sur le héros préféré des commentateurs de Webtoon, à savoir l’inspecteur Euntae et permettra de mieux démêler les motivations de chacun dans cette lutte contre les vampires et cette défense de l’humanité. On a envie de lire la suite maintenant.
Une réflexion sur “Chronique : White Blood, Tome 3”