Certains titres adorent rendre hommage à d’autres jeux ayant marqué la “PlayHistoire”. Sayonara Wild Hearts fait partie de ceux-ci, proposant de nombreux clins d’oeil (Mario Kart, Out Run, Tetris, Kuru Kuru Kururin, la Game Boy) ou s’inspirant avec talent de titres de Mizuguchi Tetsuya dans la direction artistique et le gameplay (on pense à Rez ou Child of Eden). Noter ces clins d’oeil au cours d’une partie apporte un plaisir supplémentaire à l’expérience sensorielle offerte par le titre du studio suédois Simogo.
Il s’agit en effet de parcourir les titres d’un album musical signé Daniel Olsén de façon variée en terme de gameplay (shoot’em up à scrolling horizontal, conduite de véhicules, combat…), mais toujours en rythme. Ainsi, les combats se feront via Quick Time Events, les déplacements à moto s’effectueront en adéquation avec la bande-son, toujours en collectant un maximum de coeurs parsemant ces titres musicaux (qui font office de “niveaux”, donc).
A cette expérience audio viennent s’ajouter les vibrations rythmées de la Nintendo Switch, qui offre des contrôles au stick un peu abrupts au début, puis plus aisés à prendre en main. Il faut en effet s’adapter rapidement aux changements d’angle de vue de la caméra du jeu pour choisir la direction que l’on veut faire prendre à l’avatar. Une approche délicate, qui privilégie un apprentissage des divers niveaux (certains étant extrêmement rapides), et offre donc une bonne replay value.
Un niveau de récompense vient gratifier le joueur au sortir d’un titre de l’album : or, argent, bronze, ou … rien. Afin de parfaire ses scores et de débloquer tous les modes de jeu, il faudra réaliser un score “or”, autant dire que la replay value est excellente, pour un jeu qui au premier abord pourrait sembler aussi court que l’écoute d’un unique disque vinyle. Au-delà du challenge, parcourir les morceaux de l’album est vraiment un plaisir presque sans équivalent dans le monde du jeu vidéo.
Sayonara Wild Hearts reçoit la palme de l’originalité et du bon goût (direction artistique unique, sound design excellent) en proposant une expérience de jeu qui assume ses influences diverses et ses références à plusieurs titres issus du jeu vidéo. Son immersion électro-pop ravira les esthètes quand son game design rassurera les plus “gamers” d’entre nous. L’une des plus belles réussites vidéoludiques de 2019, assurément.
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Critique réalisée à partir d’une version Nintendo Switch. Sayonara Wild Hearts est également disponible sur Apple Arcade et PlayStation 4. Il est sorti en version physique en octobre 2020.
Une réflexion sur “Critique : Sayonara Wild Hearts”