Critique : Tails of Iron

Daniel Robinson, artiste et animateur principal de Tails of Iron, s’est dit inspiré par la personnalité de ses rats de compagnie, qui l’ont accompagné jusqu’à la mort pendant le développement du jeu :  « Pendant le développement, les rats étaient toujours là pour moi, pour me remonter le moral et stimuler ma créativité », explique-t-il. « Redgi est le protagoniste principal parce qu’il était le plus courageux et le plus loyal de notre meute de rats. Les autres personnages sont basés sur les vrais frères de Redgi Robinson souhaite également changer la perception sociale des rats en général. Il déclare : « Je voulais vraiment faire un jeu sur les rats parce qu’ils sont perçus si négativement par les médias et le grand public, mais ce sont les créatures les plus affectueuses et les plus aimantes. » 

Un challenge, cette réhabilitation des rats ? Une inspiration telles les muses de l’antiquité pour l’équipe de développement d’Odd Bug Studio ? C’est ce à quoi cette critique va tenter de répondre.

Des grenouilles qui dératisent

Redgi est le prince héritier du royaume des rats, qui a été malheureusement envahi par les belliqueuses grenouilles, mettant le pays à feu et à sang. L’une des victimes de cette invasion n’est autre que le père de Redgi, ce qui fait prématurément de ce dernier le roi des environs. Mais le royaume, dévasté, doit être reconstruit afin de tenir tête aux grenouilles et de bouter celles-ci hors du pays. Le scénario, somme toute classique, n’est peut-être pas le point fort du titre d’Odd Bug Studio.

Par contre, l’atmosphère générale, des graphismes 2D magnifiés par  la direction artistique vraiment superbe et originale au sound design, est parfaitement maîtrisée pour rendre l’expérience de jeu et le game feel tout à fait uniques. Rappelant parfois Valiant Hearts, le jeu d’Ubisoft situé lors de la Première Guerre Mondiale (et ses mécaniques 2D ainsi que ses dialogues en images), Tails of Iron s’en démarque bien sûr par son gameplay, orienté action-RPG. 

Notre Let’s Play décrivant les débuts du jeu. Maîtriser le système de combat prend un certain temps

The Frog And The Prince, ce fameux pub irlandais

Les combats sont excellents, rythmés par deux types d’esquive, un contre au bouclier et plusieurs attaques : une à distance et deux au corps-à-corps (arme à deux mains et à une main). Assez techniques, ils peuvent rapidement devenir meurtriers pour Redgi, et le jeu est loin d’être permissif pour les spammeurs de pad. Un bouton permet de se régénérer via la consommation de fioles de jus d’insectes. Un autre permet d’empoisonner ses armes. Tout un programme ! 

Le titre d’Odd Bug Studio a été vendu comme un souls-like en 2D, ce qui est loin d’être le cas, du simple fait que les points de sauvegarde sont très nombreux et qu’on n’est pas obligé de repartir de zéro dès que l’on perd un combat. Les adversaires ont chacun leur pattern, et certains boss coriaces vous donneront du fil à retordre. L’exploration du monde de Tails of Iron est une motivation supplémentaire pour finir les combats les plus ardus tant elle flatte la rétine. Environnements sombres, petits effets de particules, jeux de lumière, scrolling parallaxe donnant de la profondeur sont autant d’éléments qui rendent le titre d’Odd Bug Studio magnifique.

Les rats de Daniel Robinson, qui n’ont pas survécu jusqu’à l’achèvement du développement

Le jeu est parfois hypnotique, tant  et si bien que lâcher le pad est loin d’être une mince affaire, d’autant que l’aspect RPG nécessite une progression permanente et un loot incessant : carapaces, ingrédients de recettes de cuisine, jus d’insecte, armes, boucliers, sont autant de carottes alléchantes qui vous feront explorer plus avant cet univers en 2D. Outre le craft, un système de poids d’équipement a été implémenté, tant et si bien qu’il faut équilibrer Redgi entre ses capacités offensives et défensives (armure, bouclier et casque) et le poids total de l’équipement utilisé, pouvant entraver les déplacements de notre prince rat. Une feature vraiment bien pensée.  

Loin d’être devenus allergiques aux rongeurs, Tails of Iron leur donnant une place de choix en cherchant à les réhabiliter, nous avons tout simplement adoré le titre de Odd bug Studio. Somptueux graphiquement, doté d’une direction artistique parfaitement maîtrisée sous Unity et d’une atmosphère réellement originale, le tout associé à des mécaniques de combat réussies saupoudrées d’un gameplay RPG dont nous sommes clients, le jeu avait tout pour nous plaire. Un excellent titre, tout simplement. Vendu à tort comme un souls-like, il est pourtant difficile, quand bien même il offre de nombreux points de sauvegarde, mais une fois maîtrisé l’aspect combat, on explore les divers environnements avec un immense plaisir. 

8

Critique réalisée sur PC à partir d’un code Steam fourni par l’éditeur

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