Publié récemment en version physique sur Nintendo Switch, The Pathless, développé par le studio Giant Squid composé, excusez du peu, d’anciens membres de thatgamecompany, qui avait développé Journey, jeu resté totalement culte depuis sa sortie, propose une aventure au gameplay à la fois original et bien pensé, ainsi qu’à la direction artistique magnifique, saupoudrée d’une bande originale signée par un Austin Wintory des meilleurs jours. Cette version Nintendo Switch mérite-t-elle que l’on se (re)plonge dans The Pathless ?
La première influence qui saute aux yeux lorsqu’on prend en main le titre de Giant Squid est Shadow of the Colossus. Monde partiellement ouvert, relation humain / animal, liberté de déplacement et d’action sont autant d’éléments qui rappellent le jeu de Fumito Ueda. Il n’est point question de colosses dans The Pathless, mais plutôt de libérer des déités animales géantes de l’emprise du Godslayer les unes après les autres : aigle, élan, etc. Autre différence notable avec le titre de la Team Ico, The Pathless mise sur la verticalité de son level design pour proposer des sensations de déplacement réellement grisantes. Point de monture ici, mais plutôt un oiseau qui permet de se mouvoir rapidement dans les airs.
The Pathless fait la part belle à l’exploration, rendue justement très agréable par ces déplacements très rapides. Ces derniers peuvent être accélérés au sol de la simple pression d’une gâchette, action qui videra une jauge préalablement remplie en détruisant des cibles disséminées ça et là à l’aide d’un arc et de flèches. Ainsi, plus l’on détruit de cibles en se déplaçant, plus il est possible de se déplacer rapidement. Les sensations sont tout simplement grisantes.
Sur le plan artistique, sans surprise, le titre de Giant Squid est un véritable régal pour les rétines : environnements naturels variés, architectures mystérieuses, character design impeccable, il y a peu à redire, et il est plaisant de déambuler dans ces décors magnifiques. L’OST est très réussie (cf encadré) et s’adapte aux situations rencontrées in game, et donc au chemin choisi par le joueur. Une OST unique pour chaque partie ?
Kurghan, notre contributeur jeu vidéo, bassiste émérite du groupe Silver Dust, a été totalement conquis par le score de The Pathless, signé Austin Wintory. S’étant adonné au titre de Giant Squid entre deux tournées européennes, l’OST est selon lui aussi bluffante que belle. Elle lui a rappelé l’un de ses titres favoris, Kena Bridge of Spirit. Les côtés ethnique et tribal de certaines compositions collent selon lui bien à l’ambiance du jeu, à ses environnements naturels. Pas forcément très joyeuse, ni non plus triste à en pleurer, mais en adéquation avec un titre où la nature se meurt, se vidant de ses habitants humains, tout en portant un message d’espoir.
Là où le bât blesse, c’est dans le level design de certaines séquences d’infiltration, qu’il est parfois quasiment impossible de réussir. D’aucuns trouveront The Pathless un peu redondant dans sa proposition. On passe d’une zone à l’autre en effectuant le même type de déplacement et résolvant les mêmes types d’énigmes. Pourtant, un charme indéniable se dégage du jeu, et il n’est pas rare de se surprendre à se creuser encore et encore les méninges afin de résoudre telle ou telle énigme retorse.
The Pathless est un titre très réussi, qui, on s’en doutait au vu de son pedigree, propose une expérience de jeu envoûtante et un gameplay original sur certains aspects. Les adeptes de Fumito Ueda comme les aficionados de certains titres Zelda y trouveront largement leur compte, et pourront profiter d’une direction artistique comme d’une OST exceptionnelles. Il est à noter que la version physique Switch comprend six cartes artistiques premium.
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Critique réalisée à partir d’un code Nintendo Switch fourni par l’éditeur et d’une version Apple Arcade jouée sur iPad Pro