Critique : Spider-Man Miles Morales

Peter Parker, autour de la trentaine, marié à Mary-Jane Watson, ne faisait plus autant rêver les nouvelles générations de lecteurs de comics. Chez Marvel, on s’est alors mis à brainstormer pendant les réunions de bureau  pour renouveler un personnage qui malheureusement commençait à s’essouffler. Un coup de jeune pour le super-héros phare de la maison des idées ? Il fallait oser, Marvel l’a fait. Miles Morales était né, version lycéen (histoire de retrouver l’esprit des comics des 60s) issu d’une minorité ethnique, scientifique dans l’âme et également mordu par une araignée (décidément). Miles progressera sous la tutelle du Spider-Man original, découvrant la difficulté et la joie d’endosser la tenue de l’homme araignée : secrets impossibles à dévoiler, perte d’êtres chers, et indéniable fun de se balancer de toile en toile entre les buildings new-yorkais. Les studios Insomniac, ultra prolifiques en bons titres sur la génération PS4 / Xbox One , ont une fois de plus été sollicités pour développer un stand-alone dédié à Miles Morales, disponible à la fois sur PS4 et PS5. C’est cette dernière version que nous allons évaluer dans les lignes qui suivent.

Ne nous le cachons pas, le studio Sucker Punch détenait la palme du jeu de super-héros le plus réussi avec InFamous avant que les Batman Arkham ne soient développés. Puis vint Marvel Spider-Man en 2018, et la balance pencha cette fois grandement en faveur de ce dernier. Autant dire qu’une suite au jeu oscarisé meilleure adaptation de comic book de super-héros était plus qu’attendue, et si Miles Morales se retrouve au lancement de la nouvelle PlayStation, ce n’est pas un hasard. Gageons qu’il aidera à vendre des quintaux de PS5, quand celle-ci sera disponible…

Et rebelote, Insomniac Games nous propose ici un gameplay, un level design et une narration du même acabit que ceux du jeu précédent, qualitativement parlant. Et ce n’est très certainement pas pour nous déplaire ! On retrouve donc les mêmes sensations lorsqu’on se déplace d’immeuble en immeuble et on apprécie les combats effrénés et surtout ultra-variés, puisque quantité de coups sont déblocables. Jet de toile pour immobiliser les adversaires, coups de poings mâtinés de bio énergie électrique, la variété des coups donne le vertige et rend les combats très intéressants, si l’on n’est pas débordé par le nombre d’adversaires. Pour réduire ceux-ci à des quantités plus abordables, un système d’infiltration a été mis en place, proposant des features telle l’invisibilité temporaire, l’attaque en hauteur qui permet de suspendre discrètement les ennemis au plafond dans le plus grand silence, ou le jet de toile permettant de créer un léger bruit vers lequel les ennemis vont être attirés (très classique). 

Cette variété action / infiltration n’aurait pas tant d’impact si Miles ne déployait pas tous ses talents avec autant de style. Regorgeant de références au hip-hop et au street-art, jusque dans la bande-son, le dernier-né des studios Insomniac se découvre dans la classe et le style, ce qui est un énorme plus. Sans commune mesure avec la classe que peut dégager un Dante dans Devil May Cry, le jeune Miles Morales parvient à marquer tout de même un maximum de points de style. En termes de narration, Marvel Spider-Man Miles Morales ne surprendra pas beaucoup les habitués des aventures de l’homme araignée, tant et si bien qu’on sera moins surpris par le scénario que par la réalisation de haut vol : les cinématiques in game sont à tomber par terre par moments, tant la modélisation des visages est réaliste. Superbe !

Un mot sur le level design, très bien pensé, qui offre la possibilité au joueur de participer à des missions toutes plus variées les unes que les autres. Sans doute l’un des meilleurs points du jeu, donc (Ghost of Tsushima, prends-en de la graine !). On peut aussi bien sauver un chat ou poursuivre des pigeons dans le ciel de New-York City qu’ infiltrer l’une des nombreuses bases ennemies pour récupérer du matériel high-tech, ou stopper des voleurs de voitures – toujours avec style. Les animations des divers mouvements et attitudes de Spidey sont également criantes de vérité. Difficile d’imaginer d’autres  attitudes qui colleraient aussi bien à un titre Spider-Man. Le boulot des développeurs, véritables orfèvres, est à saluer, une fois de plus.

Spider-Man Miles Morales est un très bon titre, doté d’un scénario certes assez prévisible mais tout de même poignant, d’une réalisation soignée, d’un gameplay et d’un level design ultra-variés. Son seul véritable défaut est d’être vraiment trop court (c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’obtient pas la note maximale) pour son prix de 80€. Si vous souhaitez vivre une expérience de qualité au-dessus des rues new-yorkaises en vous balançant de building en building au son de rythmes hip-hop et que le ratio (durée de vie) / prix n’a aucune importance pour vous, il n’y a aucune raison d’hésiter à l’achat de cet épisode de Spider-Man en version jeu vidéo, en attendant une suite qui s’annonce déjà palpitante.

8

Critique réalisée à partir d’une version PlayStation 5 fournie par l’éditeur

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