Chronique : Les Enfants d’Hippocrate, tome 5

Et voici venir notre troisième chronique sur Les Enfants d’Hippocrate (lire les deux autres ici et ), un manga se déroulant dans le milieu hospitalier, et plus précisément dans une section pédiatrique. Jusqu’ici, les aventures du jeune médecin Maco Suzukake, nous ont beaucoup plu à Actu Pop. Ce tome 6 est-il toujours à la hauteur de notre enthousiasme ? 

L’histoire reprend pile là où nous avait laissés la fin du tome 4 et surfe sur la même vague d’émotions déclenchée par l’opération de la pianiste Tomorin atteinte d’une leucémie. Nous suivons encore quelque temps cette jeune patiente et nous en éloignons par la suite. A la différence du tome précédent, ce n’est pas le personnage le plus important ici et Toshiya Higashimoto choisit plutôt d’approfondir davantage les relations complexes entre le héros et son frère n’ayant pas la même vision de la médecine. Cette fois, c’est au sujet de l’importance du métier de « CLS » que les deux frangins s’opposent. Aoba, jeune femme occupant ce poste dans la même clinique que les deux protagonistes, a comme mission première de veiller au bien-être des patients. Elle s’occupe des enfants, joue avec eux, ou encore prend en charge leur éducation, tout le temps où ils sont à l’hôpital. Bien évidemment, Maco est très heureux de la présence de cette CLS dans l’hôpital – d’autant plus que cette fonction venant des Etats-Unis est très rare au Japon – et son frère, lui, trouve que c’est une dépense inutile.

Comme c’est le cas régulièrement dans le manga, le débat entre confort et rentabilité est posé sur la table et notre héros a parfois du mal à imposer sa vision humaniste de la médecine. Notons par ailleurs que si le père de Maco avait fait fermer la clinique de sa femme, c’est parce qu’il ne la trouvait pas assez rentable. En proposant à ses deux fils, si opposés sur le sujet, de travailler pour lui, il chercherait donc peut-être à atteindre un équilibre difficile à trouver. L’un se donne corps et âme à ses patients pour qu’ils parviennent à sourire malgré la maladie quand l’autre est prêt à sacrifier le bien-être des souffrants sur l’autel de l’argent. Bien que Maco soit sûr du chemin qu’il a choisi, il commence à se poser des questions dans ce tome et à remettre en cause l’un de ses choix professionnels. Il perd ainsi quelque peu son humour et sa confiance en lui, d’autant plus que le comportement agressif de son frère le pousse dans ses retranchements. Ce dernier dit d’ailleurs être venu travailler avec son père « pour se venger » et sa colère transparaît de plus en plus dans le texte, comme dans les illustrations. Tous les secrets de famille ne sont pas encore révélés mais chaque personnalité se dessine de plus en plus. 

Ce tome des Enfants d’Hippocrate est donc à nouveau une réussite. Maco se heurte à des difficultés multiples et perd un peu de son enthousiasme et de sa légèreté, bien qu’on retrouve tout de même toute sa poésie, notamment lors d’une scène où il apprend à jouer du piano pour Tomorin. L’histoire avance et se détache un peu des patients pour se focaliser davantage sur les soignants. La recette change mais l’ensemble reste toujours maîtrisé et très agréable à suivre. 

Les Enfants d’Hippocrate est publié en France aux éditions Mangetsu au prix de 7,95€ le volume

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