Après deux excellents épisodes exclusifs aux consoles 3DS, la licence Theatrhythm est cette fois disponible sur Nintendo Switch et PS4 / PS5. Theatrhythm Final Bar Line promet un contenu dantesque (385 morceaux de base, plus de 100 personnages) pour une prise en main n’utilisant cette fois plus le stylet des Nintendo 2DS / 3DS. Cette nouveauté vient-elle grever l’expérience ou l’améliorer ?

Theatrhythm Final Bar Line, dans sa proposition, reste l’une des meilleures façons de profiter des musiques accompagnant les jeux Final Fantasy (ainsi que d’autres titres édités par Square Enix) dans le cadre du jeu de rythme. En véritable JRPG “à l’envers”, où cette fois les musiques dictent l’action, Theatrhythm n’offre pas simplement les possibilités déjà vastes du jeu musical, mais également une approche d’optimisation d’équipe de personnages, d’objets, et une progression via points d’expérience. 

Chaque ligne sur laquelle les symboles permettent classiquement de déclencher une “note” correspond en effet à l’un des membres de l’équipe. L’ordre dans lequel on placera les personnages dans l’équipe aura donc son importance, puisque ils diffèrent tous en niveaux et en compétences, comme en style de combat (physique, magique, soutien…). A terme, l’optimisation de l’équipe devient primordiale si l’on souhaite terminer tous les morceaux, c’est-à-dire réussir à les jouer le mieux possible tout en réussissant les quêtes annexes.

Lors d’une première prise en main, la maniabilité au stick, et non plus au stylet, perturbe. En effet, certaines notes nécessitent d’imprimer une direction au stylet ou au stick analogique, et si l’on est habitué des épisodes 2DS / 3DS, il faut vraiment revoir sa prise en main. Avec le temps, le stick devient maîtrisable, certes, mais tout de même moins précis qu’un stylet. Le gameplay de Theatrhythm Final Bar Line reste toujours aussi simple d’apparence, mais toujours aussi technique et riche une fois que l’on s’essaie aux modes expert ou plus difficiles. Ne vous fiez pas à l’aspect mignonnet du titre, il recèle, pour un jeu musical, une technicité et une optimisation qui plaira aux joueurs les plus chevronnés. Ces mêmes joueurs pourront d’ailleurs s’affronter en ligne lors de joutes musicales bien conçues.

Là où le bât blesse, pour cette version PlayStation, c’est qu’il n’y a pas de possibilité de jeu en déplacement assez qualitative pour être plaisante. En remote play, sur iPhone ou iPad Pro en 5G ou en wifi, la prise en main reste assez hasardeuse, quand bien même la Dual Sense est connectée aux appareils mobiles. Il y a un léger lag, difficile à gérer pour un titre de ce type, ce qui nous amène à conseiller plutôt une version Switch, dans la mesure où les jeux musicaux sont des manières idéales de tuer le temps quelques minutes en déplacement. Les joueurs de Project Diva sur PSP et PS Vita ne pourront qu’approuver. On regrettera également le fait que certains environnements soient un peu dépouillés, sans doute d’une part pour rendre hommage aux jeux originaux et d’autre part pour ne pas grever une lisibilité indispensable.

Theatrhythm Final Bar Line est tout simplement hypnotique. On se surprend à passer un nombre incalculable d’heures à optimiser ses équipes, comme dans une quête ultime de création d’une dream team de personnages issus des divers Final Fantasy. Sa technicité, sa profondeur ou son contenu, tout comme le multijoueur, offrent par ailleurs une durée de vie quasi infinie une fois que l’on se sera habitué à la prise en main au stick analogique. Incontournable.

9

Critique réalisée sur PlayStation 5 à partir d’une version PlayStation 4 fournie par l’éditeur